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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 19:29

M. Orban, Commissaire européen chargé du multilinguisme, de l’éducation et du dialogue interculturel, a participé en Suède, le 8 septembre à Stockholm, à un colloque en faveur d’un langage juridique simple dans les textes européens, afin qu’ils soient accessibles à chacun.
La traduction des-dits textes dans toutes les langues européennes a été elle aussi jugée nécessaire, au nom de la diversité et de l’égalité d’accès aux documents. Mais les faits contredisaient ces belles théories, car l’anglais fut la langue utilisée par la plupart des conférenciers, y compris les Suédois...

VOIR EN LIGNE :
Texte

D’ailleurs, on entend un rire étouffé (de lui-même ou du public ?) lorsque le commissaire Orban annonce qu’il parlera en anglais, puis, comme en guise d’excuse, que le conférencier suivant parlera, lui, en suédois...

Présentation en français de sa conférence, sur le site de la présidence suédoise de l’UE.

« Orban n’était pas le seul à souligner ce point au cours du séminaire. Sture Allén, professeur et membre de l’Académie suédoise, a lui aussi abordé le problème engendré par l’interprétation des différences linguistiques et culturelles dans les textes. (...) D’après Allén, l’objectif à atteindre est de faire en sorte qu’il y ait des interprètes capables de traduire dans chacune des 23 langues officielles de l’EU (...) »

Selon le média espérantophone Libera folio, (« Laŭ raporto de Hokan Lundberg kaj aliaj fontoj ») M. Orban a rencontré le lendemain quelques parlementaires suédois ; il les a incités à parler suédois lors des réunions européennes. Il a fait remarquer que beaucoup d’entre eux utilisaient l’anglais à Bruxelles, ce qui menaçait le statut de la langue suédoise et pouvait favoriser des malentendus. Alors que lui-même n’avait pas parlé roumain (sa langue natale) avec interprétation, mais anglais...

Lors des questions-réponses après son allocution, l’espérantophone Hokan Lundberg a rappelé qu’il semblait toujours y avoir un malentendu de la part des autorités de l’UE au sujet de l’espéranto, qui ne s’oppose pas à la diversité linguistique de l’UE, mais se propose au contraire comme outil interculturel, une langue dont la facilité est elle-même une bonne base linguistique et pédagogique pour étudier ensuite d’autres langues tout en disposant d’un moyen de communication (c’est le sens général, et non la traduction littérale de ses propos) :

« Ŝajnas ke ni E-istoj daŭre estas iom miskomprenataj de EU-moŝtoj. Kiu diris ke Esperanto volas unulingvismon ? Ja estas tute male. Aŭ ili ne bone aŭskultas, aŭ ili iel *volas* miskompreni la Esperanto-movadon, por havi pretekston ne rilati kun ĝi ? Eble indus havi kampanjon en Eŭropo pri "Esperanto - bona bazo por lerni kaj konatiĝi kun aliaj lingvoj kaj kulturoj", komentis Hokan Lundberg poste. »

Même la ministre suédoise de la justice, Beatrice Ask, a fait son allocution en anglais et non dans sa propre langue.
(sur la deuxième photo, pointer la souris sur le « + » à droite au milieu de la bordure, ce qui permet de faire défiler les vidéos d’une douzaine de participants)
(sur l’onglet français, il est répondu : « no movies found »...)

Inversement, certains ont volontairement utilisé leur langue, comme K.L. Lönnroth, Directeur général de la traduction à la Commission européenne, qui a salué de quelques phrases en anglais avant d’annoncer qu’il passait au suédois.

Sture Allén, professeur et membre de l’Académie suédoise, a lui aussi fait sa communication (« language as cultural communication ») en suédois. Sauf erreur de ma part, il a aussi abordé l’importance de l’utilisation de sa propre langue afin qu’elle ne s’appauvrisse pas dans les domaines scientifiques. Il a rappelé que ceux qui ont comme langue natale l’anglais, et, dans une certaine mesure, le français, sont avantagés dans toute situation de communication ; il a donc conclu sur l’importance de fournir aussi souvent que possible des services d’interprétation.
Gageons que sa communication ne sera pas celle à laquelle on fera le plus de publicité !

Remarquons aussi que le site de la présidence suédoise de l’UE est en trois langues : suédois, anglais et français. Exit l’allemand, pourtant une des trois langues de travail...
Cela montre une fois de plus que seule une langue qui défend son rang est respectée.

Et que de trois langues de travail, nous sommes tombés à une seule, je vous laisse deviner laquelle - les bonnes réponses gagnent un compte ouvert dans les paradis fiscaux des îles anglo-normandes, billets de voyage à retirer au British Council.
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