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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 01:52

Certains éditorialistes ont fait assaut d’indignation et de lyrisme pour esquiver le fond du problème. À les en croire, non seulement il s’agit d’homophobie, mais la littérature elle-même serait attaquée, menacée d’autodafé.


Pourtant, le clivage n’est pas entre médias et personnalités d’un côté, citoyens et internautes de l’autre ; ce serait trop simple.

Voyons tout d’abord ce que disent de l’affaire les plumes clémentes.

Bernard-Henri Lévy par exemple :
« La nouvelle Brigade des mœurs veille. Triste époque. (...) Et il s’agit, deuxièmement, de savoir si l’on va, désormais, devoir fouiller dans la vie de chacun d’entre nous pour évaluer, dans notre passé, pourquoi pas dans notre adolescence, ou même dans notre prime enfance, notre degré de « moralité ». »

Eh oui, l’inquiétude médiatique ne serait-elle pas que les citoyens exigent de leurs dirigeants une certaine moralité ? Où irait-on s’il devenait impossible d’avoir son petit vice caché ? !

Déjà hier soir sur France 2, dans un épisode où le commissaire Nicolas Le Floch est aux prises avec la raison d’État, on a pu entendre du français ancien, truffé d’imparfait du subjonctif, de formules précieuses, de concordances des temps oubliées de tous : cette inquiétante nouveauté d’une langue classique à une heure de grande écoute est-elle l’annonce d’une exigence de moralité ? Où va le monde si l’on ne peut plus se montrer imparfait au présent ?

François Busnel dans la revue "Lire" (novembre) :
« Plus de 200 000 lecteurs ont acheté ce livre et n’ont, semble-t-il, pas cru bon de lancer, en quatre ans, une « affaire Frédéric Mitterrand ». Ont-ils mal lu ? Sont-ils tous des imbéciles ? Brisons là : lire le livre de Frédéric Mitterrand comme une apologie de je ne sais quelle pratique pédophile ou touristique est non seulement abject mais totalement stupide. Sale temps pour la littérature. »

Dans la même revue, l’édito de Frédéric Beigbeder défend le droit de tout écrivain à explorer les recoins malsains de l’âme humaine :

« Voulons-nous que les livres ne parlent que de choses légales, propres, gentilles ? (...) A mon avis l’écriture doit explorer AUSSI ce qui nous excite et nous attire dans le Mal. Par exemple, il faut avoir le courage d’affronter l’idée qu’un enfant est sexy. La société actuelle utilise l’innocence et la pureté de l’enfance pour vendre des millions de produits. Nous vivons dans un monde qui exploite le désir de la beauté juvénile d’un côté pour aussitôt réprimer et dénoncer toute concupiscence adulte de l’autre. »

On peut regretter dans ces propos l’absence de distinction entre pédophilie au sens psychiatrique (brièvement rappelée sur Wikipedia, càd. une perversion, une attirance sexuelle pour les enfants prépubères), et le trouble pouvant être ressenti par nombre d’adultes devant des adolescentes ou adolescents (exemple typique et bien connu : les photos de David Hamilton). L’utilisation du même terme « enfance » pour ces deux situations très différentes créé une confusion malsaine, mais la condamnation de l’exploitation médiatique du pouvoir érotique de la jeunesse est assez bien vue.

Nul n’ignore que les hommes ont eu selon les époques et les civilisations, des façons bien différentes de considérer les relations sexuelles avec des jeunes. Sur la pédérastie, à distinguer de la pédophilie, cet article de Grèce antique.

Toujours dans "Lire", Beigbeder lui aussi ne voit dans l’affaire Mitterrand qu’une attaque contre la littérature :
« Disons les choses clairement : ceux qui s’indignent avec tant de virulence doivent brûler une longue liste d’ouvrages. Messieurs et Mesdames les censeurs, dégainez vos briquets ! »

Suit une longue liste de romans et d’écrivains célèbres ayant abordé le thème de la pédophilie.

Changeons de revue. Après Denis Olivennes, féroce envers Benoit Hamon et parlant de « maccarthysme des moeurs », voici ce que dit de l’affaire Jean Daniel , dans le Nouvel Obs, lui aussi très clément envers l’intéressé :

« Frédéric Mitterrand, puisqu’il faut parler de lui, n’a eu à mes yeux qu’un tort, mais il n’est pas mince. C’est d’avoir déclaré, dès l’arrestation en Suisse de Roman Polanski, que son devoir, en tant que ministre des artistes était de les défendre. (...) Mais ce n’était pas à lui de le dire. (...) C’est à partir de cette faute que l’affligeante polémique autour des confessions de Frédéric Mitterrand dans son livre « La mauvaise vie » a été suscitée pour lui nuire, le discréditer, le salir, lui rappeler qu’il n’avait pas eu conscience de passer d’un univers à l’autre alors que son récit, d’ailleurs très émouvant, avait été salué et couronné à sa parution.
La profession de foi de Frédéric Mitterrand contre le tourisme sexuel et la pédophilie a peut-être été tardive, mais elle est exemplaire. Sur le fond de l’affaire, on lui aura donc fait un très mauvais procès, et tous ceux qui y ont participé peuvent aujourd’hui se sentir mal à l’aise. Au nom des exigences supposées de la « transparence », ils adoptent des procédés qui relèvent de l’inquisition. »

Mais le problème est-il bien là ? On remarque d’ailleurs à quel point les réactions des internautes sont éloignées de celles de beaucoup d’éditorialistes.

Rien d’étonnant à ce que les politiques tentent de contrôler le Net... Certains journaux étrangers ont même supposé l’affaire Mitterrand destinée à détourner l’attention de la loi Hadopi !

Résumons : les internautes trouvent Frédéric Mitterrand suspect de pédérastie, ou de pédophilie pour les plus accusateurs, ambigü, évasif, tandis que bon nombre d’éditorialistes le jugent victime d’une cabale, sincère, émouvant, courageux et honnête !

Mais les internautes ne sont pas les seuls à être critiques

« «  Le Syndicat France Police a annoncé jeudi son intention de saisir le procureur de la République de Paris pour obtenir l’ouverture d’une enquête préliminaire contre Frédéric Mitterrand pour "infraction" à l’article 225 du Code pénal réprimant la fréquentation de prostitués mineurs.
« La confession de M. Mitterrand dans son livre ("La mauvaise vie", Robert Laffont, 2005, NDLR) suffit amplement à justifier l’ouverture d’une enquête préliminaire pour ces faits graves qui ne semblent pas être prescrits par la loi", affirme dans un communiqué Michel Thooris, secrétaire général de ce syndicat policier minoritaire.
Dans son livre "La mauvaise vie", le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand ne fait pas explicitement mention de rapports sexuels avec des prostitués mineurs en Thaïlande, employant seulement les termes "éphèbes", "garçons" et "gosses". »

Critique aussi, Denis Tillinac dans "Valeurs actuelles" :

« Chacun ses goûts et ses couleurs, ses pulsions, ses fictions,éventuellement ses dégoûts de soi. Ayant dirigé pendant dix-huit ans une maison d’édition sur la rive gauche de la Seine, j’ai fréquenté pas mal d’êtres à la marge, voire franchement irréguliers,en m’abstenant de juger leur moralité.Mais je sais jusqu’où un certain snobisme prétendument libertin, ou libertaire,peut légitimer par fausse bravade la transgression la plus nauséeuse. Je ne connais pas le neveu de Mitterrand, j’ai lu le chapitre “exotique” du récit autobiographique dont il est question ici et là.La prose vaut ce qu’elle vaut sur le plan littéraire ;en l’occurrence, elle ébauche les contours d’une personnalité peu compatible avec la dignité d’une fonction ministérielle. Peu m’importe que les passages les plus glauques (euphémisme) aient suscité l’indignation de tels responsables du FN ou du PS : le ton de sincérité que l’on perçoit dans l’évocation fiévreuse des bordels thaïlandais suffit à me convaincre que cette nomination aura été une bévue.
Et les amalgames quasiment staliniens de ses défenseurs les plus véhéments (« ordre moral », selon Moscovici, rappel des « heures sombres de notre histoire », selon Bertrand) trahissent au mieux une inculture historique navrante, au pire un mépris scandaleux pour les victimes de l’Occupation. »

Ainsi que Michel Onfray, qui songe aux victimes, et répond joliment à BHL :
« Le pire dans cet article : l’amalgame. Assimiler le violeur de petites filles et le pédophile pratiquant le tourisme sexuel à Léon Blum faisant l’éloge de l’adultère dans la Revue Blanche, à Malraux fumant de l’opium, à Rousseau écrivant ses "Confessions", c’est un paralogisme de normalien. Inutile d’argumenter : la mauvaise foi saute aux yeux. BHL, on le sait, trouve la pureté dangereuse mais ça n’est pas une raison pour trouver l’impureté délicieuse. »
(Libé)

Le coup de gueule de Jean-françois Kahn vaut lui aussi le détour :
« Si, comme l’a déclaré stupidement Xavier Bertrand, ce que raconte et écrit Frédéric Mitterrand dans son livre ne relève que de sa vie privée et ne nous regarde pas, alors le fait qu’un mari macho confesse, dans un ouvrage, qu’il bat sa femme comme plâtre ne nous concerne nullement non plus – vie privée, – et on peut lui confier le ministère de la Famille. »

Par souci d’objectivité, revenons brièvement à l’objet de la polémique, ici recensé par le Nouvel Obs, ou encore par LCI-TF1, peu suspect d’intransigeance envers le gouvernement :

« "La mauvaise vie" est paru en 2005 sans provoquer de critiques, notamment de la classe politique. Dans ce récit à succès (190 000 exemplaires) qualifié par un critique "d’autobiographie mi-réelle, mi-rêvée", le futur ministre revisite notamment son enfance à l’ombre d’une gouvernante qu’il déteste et son adolescence hantée par les blessures que lui vaut l’homosexualité. Il décrit également son goût pour la clandestinité, l’habitude prise très tôt de payer les étreintes des garçons et ces "foires aux éphèbes" où le mépris de celui qui est payé n’a d’égal que le mépris de celui qui paye. »

Le mot de l’éditeur laissait lui aussi planer le doute par des formulations tantôt claires « aujourd’hui on parlerait de « coming out ». », tantôt alambiquées à souhait : « L’autobiographie la plus juste n’est-elle pas celle de la vie qu’on aurait dû mener ? »

L’auteur lui-même jouait de cette ambigüité entre fiction et autobiographie, comme le rappelle Le Post.

Le Monde en ligne en a publié un long passage, dont voici quelques lignes :

« On rit un peu sans bien se comprendre, je lui refile les billets pour deux heures avec de quoi s’offrir une autre dent en or et il sort en chantonnant. Nous sommes seuls. Mon garçon n’a pas dit un mot, il se tient devant moi, immobile, le regard toujours aussi droit et son demi-sourire aux lèvres. J’ai tellement envie de lui que j’en tremble. »

Dans l’émission « Culture et dépendances », Franz-Olivier Giesbert avait déjà à l’époque tenté de lever cette ambigüité, qu’on peut soupçonner d’avoir été savamment entretenue :

« C’est dans l’émission "Culture... et dépendances" diffusée sur France 3 le 6 avril 2005 que Frédéric Mitterrand est allé le plus loin dans les explications, en prenant le temps de répondre aux questions sur la rumeur sur son attirance pour les "petits garçons".
"Peut-être, mais c’est pas vrai. Quand les gens disent "les garçons", alors on imagine toujours les petits garçons, explique Frédéric Mitterrand. Comment vous dire ?... Ça fait partie de ce puritanisme général qui nous envahit, qui veut toujours noircir le tableau, compliquer le tableau. Ça n’a aucun rapport. Et évidemment, je m’expose peut-être à ce genre de dangers puisque d’une part, je parle des garçons et des garçons que l’on cherche à droite et à gauche, et que je parle aussi de mon désir de paternité, et que de tout cela j’en parle franchement." Et lorsque Franz-Olivier Giesbert insiste sur les rumeurs qui entourent l’âge des "garçons’, il lui demande d’expliciter l’ambiguïté du terme même de "garçons", mot souvent employé par les homosexuels mais qui ne signifie pas, comme dans le langage commun, enfants. Frédéric Mitterand confirme cette explication : "Oui, les homoseuxels disent garçons à 60 ans, vous êtes un garçon pour moi, Franz Olivier-Giesbert", sur un ton humoristique. »

Outre le terme de « garçons », l’auteur a aussi parlé de « gosses » :
« Je sais l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé, où crapahutent la pègre et les ripoux. Les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes »
(Discours-Vie publique)

Quoi qu’il en soit, ce le livre n’avait à l’époque choqué personne, la critique avait été unanime, élogieuse.

Revenons à l’actualité : cette ambigüité, très utile sur le plan commercial, est devenue un boulet dont l’auteur peine à se dépêtrer. Une même gêne se devine dans nombre d’articles, malgré les soutiens empressés cités plus haut :

« NON, on ne peut accuser Frédéric Mitterrand de « pédophilie » à partir de ses écrits, dans la mesure où il n’évoque jamais l’âge des « garçons » ou des « gosses » croisés dans les bordels de Thaïlande ou d’Indonésie. Mais connaît-il seulement leur âge ?
OUI, il s’agit de "tourisme sexuel", aucun doute ne peut être émis à ce sujet. En revanche, affirmer qu’il en fait l’apologie est excessif : s’il confesse le plaisir qu’il en retire, il ne se montre pas prosélyte.
(...)Le tourisme sexuel est-il du ressort de la vie privée ? L’argument ne tient pas un instant. »
(L’Express, avant le passage de Mitterrand au 20h de TF1) 

Il est bon aussi de rappeler que la France a légiféré sur le tourisme sexuel en vue de le combattre. Car on l’oublie un peu, mais nos sociétés sont régies par des lois !

Le tourisme sexuel avec adultes n’est nullement répréhensible puisque la prostitution est légale en France ! Mais ça se complique lorsqu’il s’agit de mineurs :

"Cela devient un délit lorsqu’on se rend à l’étranger pour y commettre des actes qui sont interdits par la loi en France. Par exemple avoir des relations sexuelles tarifées avec des mineurs, puisque la prostitution des mineurs est interdite en France."" (Maître Eolas ici interrogé par le Post)

"S’il s’agit d’un mineur de moins de quinze ans, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. En outre, ces délits peuvent être poursuivis en France sans que les règles habituelles applicables aux délits commis par un Français à l’étranger (réciprocité d’incrimination, dénonciation officielle par les autorités du pays étrangers) ne s’appliquent."

Eh oui, le tourisme sexuel, lorsqu’il s’agit d’une aventure exotique avec une belle naïade séduite par notre charme personnel d’Occidental, n’est nullement répréhensible ; on peut même présumer qu’il occupe une place enviable au classement des fantasmes, qu’il s’agisse d’une nuit ou de mille et une nuits.

Ce n’est même pas l’apanage de ces cochons de mâles poussés par leur instinct à répandre leurs gènes dans chaque utérus fertile qui passe à portée de tir (si j’ose dire), puisque on sait maintenant que bon nombre d’Occidentales esseulées trouvent dans des contrées exotiques des amours plus ou moins tarifées , comme l’a illustré ce reportage de Zone interdite (M6).

Mais alors, où est le problème, y a-t-il seulement l’ombre d’un scandale ? Essayons de clarifier ce fouillis médiatique :


— Il ne s’agit pas d’homophobie.

— Il ne s’agit pas d’attaque contre la littérature, dont une des fonctions essentielles est justement d’explorer les tréfonds de l’âme, y compris dans ses recoins les plus malsains, sinon nous serions condamnés à ne lire que les voyages de Oui-oui au pays des fées, ou – comble de l’audace - les amours adultéres de l’infirmière et du chirurgien !

— Il ne s’agit pas de censure.

— Nul n’accuse F.Mitterrand de faire l’apologie du tourisme sexuel.

— Ses compétences comme ministre de la Culture ne sont pas en cause, bien au contraire : son choix a été bien perçu par tous les camps politiques.

— Il ne s’agit pas d’une atteinte à la vie privée, ni de critiquer l’usage de la prostitution, légale en France, mondialement répandue depuis la nuit des temps, quoique peu glorieuse.

— Il ne s’agit pas d’évènements imaginaires : alors qu’il lui aurait suffi de proclamer que c’était une totale fiction, ce qui aurait bien arrangé le gouvernement et les députés de l’UMP confrontés aux réactions choquées de leurs électeurs, il en a au contraire confirmé, au vingt heures de TF1, l’inspiration autobiographique, narré ses souffrances personnelles, mais en contestant qu’il s’agisse de souvenirs personnels exacts : « une vie qui ressemble effectivement à la mienne ».

Alors si rien de tout cela n’est en cause, d’où vient toute cette agitation médiatique, pourquoi tant de gêne au gouvernement, pourquoi tant de réactions indignées dans l’électorat de l’UMP, dans le courrier des lecteurs du Figaro, pourquoi tant d’éditoriaux outrés qui parlent de chasse à l’homme et défendent une littérature nullement attaquée ?


— Sa prise de position dans l’affaire Polanski a été pour le moins maladroite, le viol sur mineure ayant été reconnu depuis des décennies par l’intéressé. Et l’affaire de son témoignage de solidarité, où le privé se mêle à ses fonctions, est venue s’ajouter à ce fardeau :
« C’est officiel : Frédéric Mitterrand s’avère être un vrai boulet. Après ses écrits sur le tourisme sexuel, on découvre que, lorsqu’il était directeur de la Villa Médicis, il s’est fendu d’un témoignage de moralité plus une promesse d’embauche à l’Académie de France à Rome… pour deux mineurs poursuivis pour le viol d’une jeune fille de 16 ans. »
(Gaullisme)

— Là où certains ont vu du courage, nombre de citoyens ont vu des propos évasifs et ambigüs sur la part d’autobiographie dans son roman.

— Il a fait rire tout Internet par son « boxeur de quarante ans », lors de son entretien avec Laurence Ferrari :
« - Vous acceptez donc le fait d’avoir eu des relations sexuelles avec des garçons, en Thaïlande ?

—  Oui, ça m’est arrivé.

— Comment est-ce que vous pouviez savoir s’ils étaient mineurs, ou pas ?

— Attendez, attendez, quand même, vous reconnaissez quelqu’un qui a quarante ans : un boxeur de quarante ans ne ressemble pas à un mineur, enfin, franchement, allons. »
(Vidéo du passage de F.Mitterrand au vingt heures de TF1, sur Agora vox)
Comme l’ont fait remarquer nombre d’internautes, à quoi bon se payer un voyage en Thaïlande si c’est pour tomber sur un prostitué boxeur de quarante ans ? !

— On pourrait souhaiter moins d’apitoiement sur ses souffrances personnelles et davantage de remords, et de pensées pour les victimes.


—   Soyons factuels, limite vulgaires : dans l’affaire Frédéric Mitterrand, il s’agit surtout de savoir si notre ministre de la Culture s’est tapé des petits garçons, ou, en français plus châtié, s’il a eu recours à des prostitués mineurs, et si oui, de quel âge ?
C’est là l’essentiel, que nos médias rechignent à formuler aussi crûment, bien que Laurence Ferrari ait bien fait son boulot dans l’entretien ci-dessus.
Et, comme l’a souligné l’Express, quel client de la prostitution en Asie connaît l’âge de sa victime ?

Cet horrible soupçon, conforté par des propos peu convaincants, est-il compatible avec le poste de ministre de la culture de la France ? Pays qui ambitionne de lutter contre le tourisme sexuel et la prostitution infantile.
Car n’oublions pas qu’un ministre de la Culture est appelé à jouer un rôle de représentation à l’étranger : quelle crédibilité aura-t-il en voyage officiel, en Thaïlande ou ailleurs, lorsqu’il évoquera la lutte contre le tourisme sexuel ? Y aura-t-il des sourires en coin, les officiels étrangers sauront-ils gré à la France d’envoyer un expert reconnu en la matière ?

Cette simple suspicion, confortée par l’ambigüité entretenue par lui-même et ses éditeurs depuis le lancement de son roman, ainsi que par ses propos évasifs ou ridicules (« boxeur de quarante ans »), mériterait au moins une commission d’enquête.
Il ne s’aime guère lui-même, semble-t-il, mais nous-mêmes, l’aimons-nous comme ministre de la Culture ?

Ses brillants défenseurs auront beau faire assaut de lyrisme, les simples citoyens ont bien compris qu’une question triviale était au coeur de la polémique : quel âge, les garçons prostitués ?

Cette affaire nous interroge aussi sur les qualités morales que nous demandons à nos dirigeants... y compris dans leur vie privée. De quoi terrifier tous les politiciens du monde !

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